En 10 ans, Sonic Protest est devenu un rendez-vous incontournables pour ceux qui n’ont pas peur de se faire plaisir aux oreilles. Sans sacrifier à la qualité, la programmation devient de plus en plus éclectique. Qui ose encore se permettre de mettre à la même affiche le même soir Brigitte Fontaine et Jericho, le tout dans une église ?
Mon point-de-vue ne sera que partiel car je n’ai pu assister qu’à trois soirées. Voici ce qui m’aura marqué.
– Jericho : projet de Yann Gourdon (France), Jericho ne joue que sur des instruments traditionnels (vielle à roue, cornemuse…). Cette musique est hypnotique, envoûtante, à la fois moderne et archaïque.
– Brigitte Fontaine & Areski : Un récital acoustique et sobre de la diva des palaces. Derrière la folie du personnage, se cache une personnalité hors norme, avec une conscience aigüe du monde. Pas de rappel. Dommage.
Zeitkrazer : ensemble allemand de musique contemporaine, Zeitkrazer s’est fait pour spécialité de se frotter au monde de la noise (relecture / réinterprétations de Metal Machine Music ou de la musique de White House). Malgré un départ un peu poussif et quelques problèmes de sonorisation, l’ensemble est parvenu à conquérir l’espace acoustique de l’Eglise Saint-Merry.
– Sound of Silence : ce fut le pari fou du festival. Un DJ set composé uniquement de morceaux silencieux délicieusement accompagné par la rumeur du bar. Qu’en penser ? Hommage à John Cage ?
– Merzbow : Masami Akita a délivré un set compact et soutenu, saturant l’espace sonore de l’église Saint-Merry sans jouer la sur agressivité, le tout ponctué d’un groove industriel ravageur. Du grand art.
– Groupe Inerane : deux guitaristes / chanteurs nigériens jouent des mélodies du Ténéré teintées de psychédélisme. Sans sombrer dans la démonstration, c’est terriblement efficace. Ce concert m’a vraiment donné envie de m’intéresser de plus près à cette musique.
– Thurston Moore : éternel adolescent, Moore a débuté son set de manière plutôt dilettante avant de se concentrer sur son sujet. Rejoint par Lee Ranaldo, nous avons eu droit à un duel de guitare sous le haut patronage du Larsen.
– Lee Ranaldo : solo apocalyptique. Thank you Mr Lee!